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un lauréat

LAURÉAT National | 2002

Catégorie Création

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Confiance Services

Franck SODOYER

Prix

Parrainé par Ministère de la Ville 

LE PROJET

Franck Sodoyer, 30 ans est originaire de Villepinte. Las de sa condition de banlieusard coincé la semaine dans les transports et les week-ends à tondre la pelouse, il profite des charrettes de son entreprise pour créer sa société de services de proximité. Il tond toujours, mais heureux. Philanthropique accompli qui embauche 35 chômeurs et rend la vie plus facile à sa ville.

 

HEUREUX CORVEABLE

La crise de nerf face au tas de linges à repasser, la corvée des courses 4 étages sans ascenseur, le quartier dévalé en trombe avec deux feux grillés pour ne pas être en retard à la sortie de l’école, grand-père qui ne peut plus s’occuper de son jardin, grand-maman qui devait garder les enfants et qui est absente ce mercredi, Thomas qui sèche sur ses devoirs de maths… Stop. Excédé de vivre dans les transports et de “ passer ses week-ends à tondre la pelouse, faire le ménage, les courses et compagnie ”, Franck Sodoyer a eu l’idée de créer une entreprise de services de proximité, Confiance Services. Et les franciliens stressés accourent, lui refilant leur repassage ou leurs courses : au bout de trois ans, il passe d’un à trente-cinq salariés.

 

COURIR POUR LES AUTRES

Aujourd’hui, il court toujours, mais pour les autres. Le bonheur pour un humaniste qui se destinait à être infirmier. Mais un passage en gériatrie à eu raison de lui : révolté, il abandonne malgré une brillante première année d’étude, malade de voir ces vieillards trop bousculés ou délaissés, loin des belles théories de prise en charge d’un patient. Il panse alors ses déceptions en se plongeant dans la sociologie, enchaînant les années jusqu’au DEA, puis comme chargé de communication dans une entreprise de services. Jusqu’au licenciement. Le moment de se lancer est venu et le besoin, de plus en plus pressant. Dévoré par l’envie d’entreprendre différemment – “J’ai vu trop d’humains sacrifiés au nom d’une logique économique, je ne voulais pas cautionner ce système-là… ” ; rongé par l’angoisse aussi, avec une maison à crédit sur le dos. Il couche alors son idée sur papier, monte une association faute d’avoir 7 622 € en poche pour le capital, démarche les fondations – Défi jeunes, Vivendi, Macif, le concours Talent des Boutiques de Gestion- et rafle tous les prix, 19 056 € au total. Quant à la mairie, elle se frotte les mains à l’idée que Le Raincy ne soit plus seulement une ville-dortoir : ravie, elle lui fait de la pub dans son journal local.

 

TOUJOURS ET ENCORE AIDER

Et il grossit, grossit… Embauche de plus en plus, des femmes, des hommes, jeunes ou moins jeunes, retraités même parfois, mais plus souvent chômeurs. Comme Patricia qui n’avait jamais travaillé avant ses 48 ans jusqu’à que son mari déserte la maison, ou Martine, la cinquantaine, en plein marasme financier. Ou il y a encore Emmanuelle, 21 ans, qui vient d’échouer son BTS pour la troisième fois. Il les sort du RMI ou des Assedic, mais les écoute aussi, et s’il le faut, endosse le rôle du petit ami pour négocier avec les banquiers de Martine ou négocie avec Emmanuelle une reprise de son BTS en candidat libre et jette un oeil sur ses devoirs. Il aide.

Toujours plus, toujours au-delà de ses responsabilités. Le service emploi de la mairie lui envoie même des porteurs de projet avec lesquels il partage son expérience. Il joue le jeu, renvoie la balle “parce que des structures, des gens ont su m’écouter, me conseiller”. Tous les jours, il prend le relais, du congé maternité à la vieillesse. Voire au-delà : “Une famille m’a demandé récemment de prendre en charge des obsèques, de la reconnaissance du corps à la fermeture du cercueil…”. Jusqu’au bout, il aide.

 

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