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un lauréat

LAURÉAT National | 2002

Catégorie Création

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Radio Droit de Cité

Fahim BENCHOUCK

Prix

Parrainé par Ministère de la Ville 

  • Région Ile-de-France
  • Activité | Radio

LE PROJET

Fahim Benchouk, 25 ans, est originaire du Val Fourré à Mantes La Jolie. 95.5FM, c’est l’histoire d’une radio à l’étroit dans son sous-sol du collège où elle a vu le jour, et qui rêve de devenir grande. Pour créer et pérenniser des emplois, Fahim monte sa propre association, Résolument dans la cité (RDC), puis s’attaque au mammouth de l’Éducation nationale toujours titulaire de la fréquence. Et gagne auprès du CSA.

 

LA CITE AU MICRO

Sur la bande FM, elle côtoie Radio-Courtoisie, pas vraiment black-blancbeur et franchement à droite de la droite. Ironie du sort pour RDC, Radio Droit de Cité, animée par une quarantaine de jeunes du Val Fourré à Mantes la Jolie. Implantée au coeur de la cité, elle inonde la plus grande ZUP de France et 40 kilomètres à la ronde avec près de 50 000 auditeurs par jour.

 

L’HISTOIRE D’UNE RENCONTRE

Née d’un club de radio dans les sous-sols du collège voisin, RDC décolle en 1997 avec l’embauche de neuf jeunes : cinq salariés, quatre emplois jeunes et une quarantaine de bénévoles tous âgés d’une vingtaine d’années. Au micro, devant la platine, se succèdent Adile, Franck, Nadja, Saïd, Kamil, Bernard, Ahmed… Hors antenne, Fahim Benchouk, 25 ans, ancien étudiant en DEUST de communication audiovisuelle, porte RDC à bout de bras. Hier big boss, aujourd’hui au Conseil d’administration.

Mais RDC, c’est aussi le bébé du prof d’histoire-géographie du collège, Yann Angneroh, sans qui rien n’aurait vu le jour, et le dévouement d’Adile Farquane, un pilier de RDC devenu journaliste à TFI. Et l’histoire d’une rencontre : celle de Jean-Pierre Laurent Lasson, directeur d’IC Conseils. Sollicité par la SNCF pour une étude sur sa ligne Mantes-Paris, le patron consulte Fahim et découvre sa passion, son envie de se professionnaliser et une avidité de reconnaissance. Séduit par le projet de développement économique de la radio associative, le Pdg s’investit, met en forme leur business plan, peaufine leur communication, rode leur discours… Et les présente à un autre big boss, Jean-Pierre Bagard, responsable de Coca-Cola France qui les pousse à son tour vers leur fondation à Atlanta. Soufflés, les américains leur octroient 137 204 € et débarquent même au Val Fourré pour voir de leur yeux vus.

 

FRICOTER AVEC LES MAISONS DE DISQUES

Depuis, en businessman aguerri, Fahim court après les subventions, les concours et les bourses. Et il a du flair : “Du côté des privés, des fondations, il y a des coups à faire “. Comme du côté des Tremplins Nescafé où il empoche 15 245 € avec, en sus, un pas de plus vers la professionnalisation, l’achat d’un ordinateur de programmation, des formations à l’animation et à la réalisation. La cerise sur le gâteau ? Philippe Labro, parrain des lauréats cette année. Il les reçoit à RTL, prend deux jeunes en stage. L’un deux, Frédéric, y restera. Embauché comme technicien. L’autre intégrera RDC.

Sans cesse, Fahim joue des coudes pour fricoter avec les maisons de disques, entretient ses réseaux et les bons coups. Des amis dans des cabinets d’avocats ou de conseil, la Fondation Jacques Douce (3 049 €) ou celle des Chèques Déjeuner (7 622 €). Auchan, encore, avec qui il négocie 22 867 €.
Se vendre, toujours se vendre… Et peu de temps pour poser sa voix mais assez pour ouvrir le studio au reste de la cité. Tant mieux, parce que la relève, ça se prépare aussi. Dix ans qu’il s’investit, alors… “Je suis né au Val Fourré, j’ai grandi au Val Fourré, je travaillais au Val Fourré… J’étouffais un peu, je voulais sortir du quartier. ” Il rêve des États-Unis, part finalement en Angleterre. Rentre à Mantes La Jolie en juin dernier après trois mois à Londres comme chargé d’études pour une boîte de communication : juste à temps pour le délibéré du CSA mettant un point final à une année de crise avec l’Éducation nationale toujours titulaire de la fréquence. Ils obtiennent finalement le temps de partage avec l’aide de Maître Philippe Lebray : 120 heures d’antenne pour leur association, Résolument dans la cité (RDC), et 8 heures pour le collège.

 

LE BUSINESS À PORTEE DE CITE

La hache de guerre enterrée, il pense à demain. À un magazine sur les cultures urbaines ou encore à une agence de production sonore et de presse pour les radios associatives – tout en cherchant à décrocher un job dans la com. Dans une radio, si possible. Opération réussie : “Je viens d’être nommé responsable d’antenne du Mouv’(Radio France) et je suis également membre du conseil scientifique d’orientation de l’Institut de la Ville en Mouvement crée par Peugeot-Citröen ”. 20 heures, l’émission “Déclic ”. Rencontre d’Aziz et d’Abdela. L’un a déjà son entreprise, l’autre veut entreprendre. RDC, c’est ça aussi. Donner des références, démontrer que le business, c’est à portée de cité.